Les artefacts Scrum représentent un travail ou une valeur. Ils visent à sécuriser la transparence des éléments clés.
Ils sont basés sur un ensemble de valeurs, principes et pratiques qui fournissent la base de la philosophie Agile.
Dans cet article, nous allons zoomer cet élément qui compose la méthodologie Scrum.
Cette dernière a pour composants : les rôles, les rituels et les artefacts.
Nous allons nous concentrer sur ce dernier composant, le définir et le détailler.
Définition de l'artefact scrum
Probablement avez-vous déjà entendu parler du Manifeste Agile ?
Les valeurs et les principes issus du Manifeste agile sont le point de départ de la création des artefacts Scrum.
Ces derniers sont les outils qui, combinés au mode de fonctionnement Scrum, permettent de toujours mettre le client au centre du projet.
D'après le guide Scrum, ils évoquent un travail ou un engagement.
Ils sont conçus pour sécuriser la transparence des éléments clés.
Cette posture, que le Scrum Master aide à maintenir, garantit que tous ceux qui inspecteront l'incrément disposeront de la même base pour effectuer des adaptations.
De fait, il existe 3 artefacts scrum ou scrum artifacts en anglais.
Chacun contient un engagement qui apporte l’information nécessaire à la transparence et au focus rendant possible la mesure de la progression.
Rappel : Lors d’un projet utilisant le cadre Scrum, l’équipe s’appuiera sur les 3 piliers de la méthodologie. Ainsi, toute action a pour intention de servir la transparence, l'inspection et l'adaptation.
Pour répondre à ces piliers, l’équipe travaille au rythme d’itérations dont l’objectif sera d’apporter de la valeur ajoutée au produit à chaque fin de cycle.
Si on y regarde de plus près, chacun de ces éléments nécessite une action de l’Homme pour exister.
N’oublions pas que le projet est initié afin de combler les besoins de nos utilisateurs.
Quels sont les 3 artefacts Scrum ?
Les Artefacts de scrum sont au nombre de 3 :
- Le Product Backlog
- Le Sprint Backlog
- L’Incrément Produit
On l’a vu, chacun d'entre ces éléments sera complété par un engagement, à savoir:
- Le product goal pour le product backlog
- Le sprint goal pour le sprint backlog
- La définition du “Terminé” (ou Definition of Done) pour l’Incrément
Voyons de plus près à quoi ils font référence.
1) Product backlog (carnet de produit)
Le product backlog est une liste qui capture tous les besoins et fonctionnalités pouvant émerger de la part des clients, des utilisateurs ou encore de l’équipe Scrum.
Ces items seront priorisés par le Product Owner de façon systématique et permanente, et sont revus régulièrement dans le cadre d'un affinement du backlog.
Puisque cet artefact scrum est la seule et unique source de travail, nous y retrouverons toutes les fonctionnalités, les exigences, les améliorations et les correctifs à apporter.
Du plus important au moins important.
Nous l’avons vu avec l’article sur le rôle du Product Owner, ce dernier porte l’entière responsabilité de la maximation du produit.
À ce titre, c’est bien lui qui arbitrera en cas de besoin sur la priorisation du product backlog.
Toutefois, il est bien sûr en capacité à déléguer une partie de sa gestion. Il n'en reste pas moins le responsable.
Étant enrichi en permanence par les besoins des utilisateurs et les possibilités de maximisation de la valeur, le product backlog est un élément vivant qui sera ordonnancé de façon itérative.
Composé de User Stories ou Récit Utilisateurs, il s’agit d’une sorte de carte d’identité qui définit le besoin à combler ou la fonctionnalité à développer.
Son objectif est de faciliter la compréhension du besoin tout en minimisant les possibilités de quiproquos via des consignes écrites spécifiques.
Un récit utilisateur se doit de comporter les éléments suivants :
- L’utilisateur cible ou groupe d’utilisateurs de la fonctionnalité
- Ce que souhaite l’utilisateur
- La raison pour laquelle la fonctionnalité est requise
Cela permet de donner toutes les informations utiles à sa compréhension par tous.
Pour ordonnancer les user stories nous aurons besoin de définir l'engagement : product goal.
Engagement : Product Goal
Celui-ci répond à la question pourquoi ce projet ? Quel est son but ?
Bien entendu, il peut être amené à évoluer au fur et à mesure du déroulement du projet en fonction des feedbacks obtenus lors de l’utilisation de l’incrément.
Cet objectif est décomposé dans le product backlog via les différents éléments qui le constituent.
Lorsque l'objectif est atteint, il y a deux possibilités :
- Soit, il n'y a plus de développement du produit
- Soit un nouvel objectif est défini
Encore une fois, le seul responsable du product goal est le product owner.
C'est-à-dire que c’est lui qui définit l’objectif du produit et sa communication vers les parties prenantes, dans la mesure où il a une bonne compréhension du besoin.
Comme tout objectif, le product goal se doit d’être clair, concis, atteignable, mesurable et rendu transparent grâce au product backlog.
Découvrez dans cet article comment construire un objectif SMART.
2) Sprint backlog (carnet d'itération)
Le deuxième artefact scrum est le sprint backlog.
Comme défini dans l’introduction, le cadre méthodologique Scrum divise le calendrier d’une équipe en cycles qui se répètent.
Un certain nombre de tâches prédécoupées sont intégrées dans le sprint backlog, ces éléments devront être traités durant le sprint à venir.
Dans un premier temps, le sprint backlog contient les user stories et bugs à corriger qui ont été acceptées durant le sprint planning.
Ces user stories peuvent être décomposées en différentes tâches par la suite durant la phase de développement, lorsque les développeurs vont acquérir plus d'informations, plus de connaissances.
À la fin de chaque cycle, le travail accompli doit créer de la valeur pour le produit en développement.
Les sprints ont une date de début et une date de fin fixe.
La durée d’un sprint est toujours la même.
Le guide Scrum conseille de la fixer à 2 ou 3 semaines.
Pour faire simple, le sprint backlog comporte les éléments (le quoi) à développer dans le but répondre au besoin du client (le pourquoi).
Il dispose aussi d’un plan d’actions pour la réalisation de l’incrément (le comment).
Les développeurs viennent piocher ce qui est le plus réaliste et ce qui a le plus de valeur.
Chaque développeur va prendre en charge séquentiellement des éléments pour les transformer (en fonction de ses compétences).
L’entièreté de l’équipe est responsable de l’entièreté des tâches, même si un individu a effectué ses tâches, il ne doit pas se contenter de sa réalisation et doit venir en aide aux collaborateurs qui éprouvent des difficultés.
Ils doivent tous ensemble être solidaires pour leur cohésion, mais aussi et surtout pour répondre aux attentes du demandeur.
Dans un sprint backlog on retrouve à minima les catégories suivantes :
- À faire
- En cours
- Terminé
Si certaines tâches s'avèrent plus compliquées que prévu, les développeurs renégocient le périmètre du sprint backlog.
C’est la raison pour laquelle le sprint backlog n'est pas un élément figé, mais vivant tout au long du sprint.
Ils doivent veiller à ce que les modifications qu’ils réalisent ne détournent pas le sprint goal.
Si un élément du sprint backlog n'est pas terminé ni même commencé, il retourne alors dans le product backlog et sera réalisé au cours du sprint d’après.
Engagement : Sprint Goal
Toutes les parties prenantes vont prendre connaissance du sprint goal.
Le but est d'indiquer ce que le sprint va produire comme incrément de valeur, avant de passer en production.
Avoir un sprint goal clair pour l'équipe Scrum va permettre :
- De donner un sens et de motiver les équipes pour atteindre cet objectif
- De se focaliser rapidement et uniquement sur les tâches importantes pour atteindre cet objectif
- De décider plus rapidement entre différentes options
- De gérer les risques avec plus d'acuité
- Et de partager une cible à court terme avec toutes les parties prenantes
Si l’objectif est précisé en amont, c'est pour éviter une perte de temps de l’équipe en se focalisant sur des actions mineures (qui ont peu de valeur ajoutée), au détriment d’actions qui auront plus de sens pour le client et les utilisateurs.
Quand l’équipe manque de cohérence, bien souvent elle se décourage et devient moins performante.
De plus, pour déterminer qu’un objectif a correctement été rempli, il est nécessaire de le qualifier précisément.
Que ce soit pour sa réalisation ou pour son analyse post-développement.
3) L'incrément produit (ou product increment)
C’est un des artefacts Scrum les plus importants de la culture Agile.
Durant chaque Sprint, l’équipe de développement réalise un incrément de produit.
À quoi correspond un incrément de produit ?
C'est la somme des éléments du sprint backlog terminés durant le sprint, plus les incréments des précédents sprints.
Il y a donc un effet cumulatif.
Cette somme des incréments de produits permet d'avancer vers le product goal.
Cet incrément doit s’aligner sur la «Définition de Terminé» de l’équipe de développement.
Si l’équipe a bien estimé les différentes user stories intégrées dans le sprint, l’incrément comprend toutes ces tâches, qui étaient prévues dans le Sprint Backlog.
C’est le livrable partiel que l’on délivre à la fin de chaque sprint.
C’est un prototype, il est donc déjà opérationnel à l’issue du premier sprint.
Durant les prochaines itérations, il sera sans cesse ajusté pour répondre au mieux aux attentes du client.
Engagement : Definition of Done
Un des artefacts Scrum consiste à définir ce que signifie pour l’équipe le terme “terminé”.
En effet, si vous interrogez trois personnes en leur demandant de décrire ce qu’est, selon eux, une tâche terminée, vous aurez trois descriptions différentes.
Ces interprétations n’ont pas leur place dans une équipe Scrum.
D’autant plus qu’un produit ne doit pas avoir de fonctionnalités à “moitié effectuées” ou de tâches ne pouvant être utilisées en fin de cycle.
La définition de “Terminé” doit être unanime.
La « définition de terminé » (ou DoD en anglais) est une liste de vérifications des tâches que l’équipe doit réaliser avec succès avant de déclarer que la fonctionnalité est potentiellement livrable.
C'est-à-dire que le produit doit satisfaire les mesures de qualité requises pour le produit.
Ces vérifications peuvent varier selon la nature du produit, les technologies utilisées.
Mais il est essentiel de s’assurer qu’elles soient entendues, comprises et appliquées par toute l’équipe.
Conclusion
Vous connaissez à présent les 3 artefacts scrum :
- Le Product Backlog
- Le Sprint Backlog
- L’incrément produit
Ces outils sont complémentaires au processus complet de la méthodologie : les évènements Scrum.
En quoi ces éléments fonctionnent de pair ?
- Les évènements Scrum cherchent à répondre à l'objectif de travailler en toute transparence en respectant les délais
- Les artefacts sont les moyens de délivrer un produit correspondant aux besoins du demandeur.
Le cadre Scrum est donc régit à la fois par des outils, mais aussi par des rituels de travail.