Dans la nébuleuse des normes de gestion de projet, il y en a une qui est née récemment (en 2012) : la norme ISO 21500 abordant les « lignes directrices sur le management de projet ».
Vous direz probablement : « il y a déjà beaucoup de normes dans ce domaine, je ne vois pas ce qu’elle peut apporter de nouveau, et en plus, elle sera sûrement redondante avec une autre ! »
Eh bien pour faire une réponse de normand : c’est un peu oui et un peu non. En fait, l’ISO 21500 est une petite révolution dans le monde des normes et apporte son niveau de démocratisation.
Voyons tout cela d'un peu plus près !
ISO 21500 et PMBOK : même combat
L'ISO 21500 est très proche, voire calquée sur le PMBOK (dont le PMI a sorti sa 6ᵉ édition en 2017).
Ces deux normes mettent en application l’approche processus et proposent de clarifier les interactions et les flux d’informations des processus de management de projet tout au long de son cycle de vie.
À quelques termes prêts, elles sont donc quasi identiques comme le montre le tableau ci-dessous :
En fait, elles partagent la même base car pour tout vous dire, le PMI a joué un rôle prépondérant dans l’élaboration de l’ISO 21500.
ISO 21500 et PMBOK : des différences tout de même
Si ces deux normes ont en commun les points suivants :
- 32 processus
- 2 processus quasi identiques sur la constitution de l’équipe projet et la planification des ressources.
… il existe néanmoins quelques différences :
- ISO fusionne quelques processus pour une lecture plus simple sur la gestion des risques et la définition des plans projet (en appuyant sur l’adhésion des membres du projet à ses objectifs)
- ISO ne parle pas des exigences, de la validation des packages ni de la clôture des approvisionnements
- ISO ajoute la collecte du retour d’expérience et le contrôle des ressources (affectation et allocation)
En savoir plus sur la gestion des risques dans un projet.
Voici un schéma montrant les différences majeures (entourées en rouge):
Alors pourquoi la révolution de l'ISO 21500?
Parce que la démarche associée à la création de l’ISO 21500 est le fruit d’une concertation affichée entre les organismes ISO et PMI.
Jusqu’à présent, chaque organisme faisait le maximum pour développer ses normes, même si certains sujets étaient déjà couverts par un autre.
À titre d’exemple, on peut citer CMMi-Svc et ITIL qui couvrent un périmètre quasi identique.
Mais les modèles ont muri et chacun a fait sa place sur un domaine (développement, exploitation, gouvernance, e-sourcing, …).
Ainsi, comme le SOA (Service Oriented Architecture) s’est imposé à partir des années 2000 pour permettre d’interfacer des applications entre elles, nous assistons peut-être au même phénomène dans les normes !
ISO 21500 et PMBOK : une synergie intelligente, pragmatique et harmonieuse
Pour revenir à nos deux normes, elles ne sont pas redondantes, mais bel et bien complémentaires :
- L’ISO 21500 propose une approche macroscopique, un guide de référence pour ceux qui connaissent le sujet sans être spécialiste du sujet et pour tout type d’organisation.
- Le PMBOK propose lui un guide complet de bonnes pratiques qui décrit toutes les entrées et sorties, outils et techniques de chaque processus en s’adressant à un public déjà bien averti.
Et bâties sur la même base de processus
Et comme l’ISO 21500 et PMBOK sont bien, cela permet une association directe, assurant une continuité ou une passerelle entre les deux pour une montée en maturité en douceur.
En conclusion
En résumé, l’ISO 21500 et le PMBOK sont complémentaires. L’ISO 21500 est une très bonne entrée en matière pour disposer de « lignes directrices sur le management de projet » avant de passer, si besoin de plus, à du PMBOK, beaucoup plus détaillé et intégrant des outils et des techniques.
Et pour les organisations où le PMBOK est déjà bien implanté, une certification ISO 21500 sera une formalité qui apportera une crédibilité supplémentaire à la société auprès de ses clients.